Délice est une bonne vivante qui est parvenue à s’extirper de sa glaciale prison dorée pour vivre de palpitantes aventures. Seule héritière d’une famille noble de Rivel, elle a fui ses responsabilités de mariage politique. Un peu manipulatrice, pas mal séductrice, elle a reçu le don de Cydia, et devin son porte-parole itinérant. Elle use sans vergogne de ses charmes pour atteindre ses objectifs, mais sait aussi s’amuser. Elle aime offrir autant qu’elle aime prendre du plaisir sous toutes ses formes. Cette liberté fraîchement acquise est l’occasion de faire plein d’expériences nouvelles !
Délice se sait stérile et est persuadé qu’il s’agit d’une bénédiction de Cydia. Cependant la réalité est possiblement tout autre, l’expérience de son père et l’héritage génétique pourraient en être responsable.
Origine
Depuis les hauteurs des contreforts venteux du château d’Arcot, le duc Winbald d’Arcot a toujours dirigé d’une main de fer ses terres. Durant sa jeunesse ce fut un seigneur autoritaire, mais juste, qui pourfendit une terrible menace et vainquit un puissant adversaire. Il eut plusieurs femmes, mais fut trois fois veuf. Il n’eut pendant longtemps aucune progéniture. Les rumeurs comme quoi sa lignée était maudite allaient bon train. En effet, ses trois premières femmes sont mortes en couche sans donner d’enfant en vie. Vieillissant et sans descendance, il devint de plus en plus aigri. Il s’enferma dans ses recherches occultes, espérant trouver un moyen de contrer magiquement ce qu’il estimait être un injuste coup du sort. Il entendit alors parler de l’étrange pouvoir de certains Qelta. Dans l’ombre, il fit enlever ceux qui manqueraient le moins pour tester leur surprenante anatomie.
Poursuivant ses odieuses expériences, Winbald découvrit une partie du secret des Var'aks et de leur longévité. À base de leur sang et de certains de leurs organes les plus vitaux, il conçut un élixir dédié à sa prochaine femme, afin d’assurer la naissance d’un enfant en vie.
Son quatrième mariage mis court aux rumeurs étranges. Ce fut Casilda Minia Mara, une noble Lusarine qui l’épousa. Bien que 40ans plus jeune que lui, elle savait que ce mariage politique était important pour sa famille. Elle se plia donc aux exigences de son nouvel époux et but la potion la nuit de noces. 9 mois plus tard, l’accouchement fut difficile et abominablement douloureux. Mais pour la première fois, la femme et l’enfant survécurent.
Heureux d’avoir enfin un descendant, le duc céda aux souhaits de sa femme concernant le prénom de la fille. Délice vint au monde empli de joie de vivre. Cependant, sa mère perdit peu à peu la raison. Elle ne parvint jamais totalement à se remettre après cela et ne tomba plus jamais enceinte.
Jeunesse
Délice était une enfant qui aimait la vie. Cependant, son entourage lui rappelait constamment qu’elle était l’héritière de lourdes responsabilités. Il fallait qu’elle soit toujours irréprochable, d’un sérieux absolu, et en perpétuelle étude. Elle devrait devenir une parfaite future épouse dans un mariage arrangé. Ses précepteurs étaient stricts, son père froid et dur et sa mère isolée dans ses pensées.
Le quotidien de l’enfant était morne et triste. Elle s’évadait au travers de la lecture et rêvait d’aventures, d’épopées, et de romances comme dans les contes. Heureusement, tous les 5 ans avait lieu la grande célébration de Denfiel.
Originellement, cette fête était l’occasion de commémorer la victoire du duc, et ses batailles à l’encontre de ses ennemis. Peu enclin à ce genre d’événement, mais appréciant qu’on le glorifie, Winblad accepta de maintenir les festivités tous les 5 ans.
C’était pour le peuple la chance de laisser libre cours à leurs pulsions, se délivrant de leur quotidienne frustration d’un dur labeur et d’une vie éreintante sans joie. C’était la nuit de l’hubris. Des effigies de l’ennemi d’antan étaient brulées. Tout le monde buvait, fumait, et mangeait plus que de raison. Et dans une farandole frénétique, tous dansaient jusqu’à l’aurore.
Dans des contextes plus intimes, c’était aussi l’occasion d’organiser des orgies dantesques. Et bien que le duc et sa femme n’étaient généralement pas de la partie, on y retrouvait vêtus d’un simple masque, nobles, bourgeois et même le peuple se mêlant dans un commun objectif de plaisir.
Bien que Délice eût l’interdiction de se rencontrer la populace lors de la grande célébration, à 17 ans elle céda à sa curiosité. Tandis qu’elle cherchait un chemin dans les tréfonds du palais pour rejoindre discrètement la fête, elle dénicha un ancien temple abandonné de Cydia. Les murs étaient recouverts de représentations de la luxure entourant une amulette scintillante.
La trouvant jolie, Délice l'enfila et se rendit à la célébration. Ce soir-là, elle participa à la farandole, fuma, but et mangea comme jamais. Cédant à toutes ses pulsions. Mystérieusement toutes ses sensations étaient exacerbées. C’est dans un état second qu’elle finit sa danse dans une des salles de bal réservée pour les orgies en compagnie de bardes ensorcelants, d’éphèbes huilés et de nymphes voluptueuses.
Mêlant son corps à celui d’étrangers, elle ressentit un extatique plaisir. La moindre parcelle de son être vibrait d’une extrême jouissance euphorique. C’est ainsi qu’elle transcenda, accédant quelques instants au plan astral. Cela lui permit de faire la rencontre de Cydia. La trouvant bien à son gout, la déesse fit d’elle sa messagère, puis la renvoya sur le plan matériel. Délice était devenu la pythie qui pourra répandre les idéaux de Cydia au travers du monde. Heureusement pour elle, jamais elle ne fut découverte, et parvint à retourner dans ses quartiers avant l’aurore.
Peu de temps plus tard, une lettre arriva au château. Un vieux prétendant souhaitait se marier avec Délice. Cela effraya la jeune femme qui se rappela la célébration qui fit d’elle une prêtresse. Dès lors, elle organisa sa fuite du palais. Ayant réuni ses affaires, elle se dirigea vers Araline. Ainsi elle opta pour un voyage en quête de plaisir et de découverte.
Prophétie
Sa première prophétie est la suivante :
Après avoir vu un navire à moitié submergé, arborant un paon, dans un sablier tenter de quitter le syphon qui l'entraîne vers la fin.
Cela est interprété en :Le temps anéantira le voyageur arrogant
Le retour de Robinson ne fit pas autant l’unanimité que les médias nous ont laissés le croire. Il fut soudainement adulé par tous, ce qui était aussi étrange que normal pour la plupart. C’était certes un survivant méritant, mais l’affaire alla bien au-delà. En effet, au cours des années qui suivirent, il enchaîna les conquêtes romantiques, et collectionna les mariages avec des personnalités au sang bleu. Certaines de ces ex-conquêtes en vinrent à se demander si elle l’avait véritablement aimé ou si ce dernier avait utilisé ses pouvoirs mentaux pour abuser d’elles.
Une faction occulte féministe nommé la Libre Pensée se regroupa peu à peu. Ce fut initialement dans l’espoir de prouver s’il y avait eu, ou non, manipulation du libre arbitre. L’organisation s’établit dans un premier lieu comme un organe scientifique, étudiant toutes les manières possibles d’agir sur l’esprit humain. Mais évidemment leurs recherches se heurtèrent à un manque de Sérum Blanchard, afin de mettre en œuvre leurs hypothèses.
Parmi les membres les plus extrémistes et anarchistes, certaines sont parvenues à dérober une cargaison de sérum stable. Cependant, les dirigeantes d’alors de la Libre Pensée ne voulaient pas injecter à leurs sympathisantes un produit si mortel. Maelle Vetrov qui plus tard fut nommée, la Sorcière de la Destruction, glissa le composé dans un repas commun au sein du groupe. Elle espérait ainsi qu’au moins une d’entre elles puisse développer des pouvoirs mentaux capables de contrer Robinson. Les répercussions furent terribles, puisque 90% d’entre elles décédèrent dans d’atroces souffrances.
Et parmi les survivantes, peu étaient du même avis. L’organisation n’exista plus, et les nouvelles super tentèrent de se reconstituer un semblant de vie normale. Enfin presque toutes, car certaines étaient toujours obsédées par l’idée de vaincre Robinson. Il paraitrait que la sorcière de la destruction aurait obtenu ce qu’elle voulait vraiment : des pouvoirs psychiques, mais depuis elle se fait plutôt discrète.
Ayant remarqué le suicide de masse de cette obscure organisation, le conseil des 6 fit la traque aux survivantes de la Libre Pensée, les considérants comme des terroristes. Certaines se rendirent d’elle-même, souhaitant rejoindre les forces du bien. D’autres furent « converties » par Robinson. Une minorité fut tuée par manque de meilleures solutions. Mais certaines échappèrent à tous les efforts, telles que la Sorcière. Ces très rares survivantes en fuites furent peu à peu oubliées.
Parmi ces dernières, la Déesse des Ombres (son vrai nom est Amaranthe Socks) après une période de transition nécessaire était toujours convaincue qu’il fallait découvrir un moyen de créer un contrepouvoir efficace. Dans un mélange nébuleux d’amour et de haine, la seule solution qu’elle envisagea fut de faire un enfant à Robinson. Bien sûr il n’allait pas accepter si facilement de mettre en cloque une ex qu’il trouverait un peu trop déjantée.
Alors Amaranthe planifia quelque chose d’aussi improbable que téméraire. Se confronter à Robinson et lui prendre de force ses gamètes reproducteurs. Nul ne sait comment, mais le projet s’organisa par l’entremise du Trident et d’un coup d’éclat de K-Tana. Il ne restait plus qu’à procéder à une insémination artificielle, et c’est ainsi qu’elle tomba enceinte. De cette grossesse naquit Ludmila Socks, la future héroïne connue sous le nom de Super Chaussettes.
Évidemment, suite à cet attentat du Trident contre Robinson, le conseil intensifia la traque contre ses opposants. Cela contraint Amaranthe et sa fille à fuir de pays en pays. Ne demeurant jamais en planque bien longtemps pour semer les pistes. Disparaitre et se cacher était la spécialité de la Déesse des Ombres.
Ballotée chaque année d’un foyer à un autre, Ludmila passa ses 12 premières années en compagnie de son demi-frère Géman (à peine plus vieux de 1an) et de sa maman. Les voisins, et connaissances changeaient trop souvent, ce qui devenait difficile pour une enfant de se faire des amis. De plus parfois les planques étaient mal isolées et froides, surtout l’hiver. Alors en attendant que sa mère rentre de ses « missions d’adultes », elle tricotait des pulls, des écharpes et surtout des chaussettes. Offrir ses créations était d’ailleurs un moyen pour briser la glace avec les étrangers. Elle se passionna peu à peu pour la réalisation de motifs originaux et personnalisés.
Au cours de ces jeunes années, la déesse des ombres entraina ses enfants dans l’utilisation de leurs pouvoirs. En effet, ils étaient tous deux dotés de capacités extraordinaires. Géman pouvait manipuler les affaires de bureau avec une grande puissance télékinétique. Quant à Ludmilla ses facultés étaient plus étranges et variées puisqu’elle pouvait agir d’une simple pensée sur les chaussettes. Elle pouvait les déplacer, les construire, les déconstruire, mais plus encore transmuter l’environnement en chaussette. Cela laissa entrevoir la possibilité d’un don mental à développer. Amaranthe redoubla d’efforts pour qu’elle progresse sur ce domaine…
Lorsqu’elle fut en âge de se poser la question, Amaranthe lui avoua que son véritable père était Robinson. Cependant, elle ajouta qu’ils les avaient abandonnées toutes les deux, et qu’il n’était pas digne de son amour. Était-ce vrai ? La petite en doutait. C’est durant la même période qu’elle apprit que Géman n’était pas son frère de sang. C’était le fils d’une ancienne amie d’Amaranthe, Maelle Vetrov, et qu’elle l’avait pris sous son aile lors de la grande destruction de leur organisation. Ludmilla considéra toujours Géman comme son frère, bien que cette révélation brisât quelque chose en lui. Il s’éloigna peu à peu.
En France, dans un hangar désaffecté, l’obsession de la déesse poussa dans ses ultimes retranchements l’entrainement mental de Ludmilla. Elle produisit pour la première fois une vague psychique ultra-puissante convainquant sa propre mère qu’elle était une chaussette. Elle était devenue un légume, incapable d’avoir une pensée cohérente, et pire encore tous la voyaient comme étant une simple chaussette. Géman prit peur et s’enfuit. Ludmilla en panique chercha de l’aide et tomba sur les services de protection de l’enfance.
N’ayant aucun tuteur légal pour s’occuper d’elle, elle fut emmenée dans un orphelinat d’état où elle resta jusqu’à ses 18 ans. Choquée elle se laissa faire. En prison dans un établissement qui ne voulait pas la croire lorsqu’elle disait avoir une famille, la culpabilité la rattrapa. Le temps passa et souhaitant racheter ses fautes, elle fit le mur à nombreuses reprises. Tout d’abord dans l’espoir de retrouver son frère et sa mère, mais les deux pistes ne menaient nulle part. Puis finalement en étant témoin de mauvaises actions elle commença sa carrière de superhéroïne.
Elle vainquit nombre de petits caïds, et autres malfrats, mais ses arrestations les plus spectaculaires furent celles de quelques super-vilains. Nombre d’entre eux ne pouvaient résister à une demi-tonne de chaussettes en laine qui s’enroule autour de soi. Les plus notables de son palmarès sont : le baron de fer, le séisme, le prince des dragons, le maitre des illusions, le comte de la calamité, etc.
Sa notoriété montant peu à peu, elle rencontra un jour un ennemi qu’elle ne put vaincre : Sinistros. Il se bat en tongs, ses pouvoirs lui permettent de transformer les chaussettes en flammes noires dévorantes, et en plus d’un coup de tongs il arrive à résister aux vagues psychiques. Il était venu s’attaquer à un bâtiment administratif, et Super-Chaussette ne parvint pas à l’arrêter. Le criminel s’enfuit, ayant atteint son objectif, quel qu’il soit.
Malgré cette petite erreur de parcours, elle fut remarquée par le conseil, qui lui proposa de rejoindre le concours visant à intégrer le conseil. Ravie d’avoir une chance d’être officiellement reconnue comme héroïne, elle accepta. Cela lui donnera possiblement les moyens de retrouver sa mère et son frère, mais surtout de rencontrer son Père.
Ça se trouve, il ne sait même pas qui je suis, et serait heureux d’avoir une fille ! Après tout, c’est un héros et tout le monde dit qu’il s’occupe bien de ses familles !
Ludmila a pu surfer sur sa notoriété grandissante pour établir un magasin en ligne de chaussettes personnalisées, ce qui lui permet d’être un peu indépendante financièrement, alors qu’elle vient tout juste d’avoir 18 ans.